13 Novembre 2017. Nous apprenons ce matin par le communiqué publié hier sur leur site que la page du Journal d'informations en ligne NEGRONEWS a été arbitrairement et définitivement fermée.
Au delà de la surprise immédiate que suscite cette nouvelle, vient assez rapidement poindre une certaine lassitude mêlée à une vieille colère que l'on sait depuis trop longtemps présente en nous, car extrêmement familière.
Le principe est simple, mais nous ne le dirons jamais assez.
Parmi les moyens les plus sûrs et efficaces de taire (et nous utilisons ce terme à dessein) toute vélléité d'appropriation du pouvoir par les noirs, la censure dans une société comme la nôtre constitue et demeure un assassinat de la parole. Car notre discours et surtout notre capacité de dire non, plus que des droits humains, sont des faits qui ne sauraient ou ne devraient plus être remis en question.
Or, produire une pensée c'est précisément ce qui semble, encore aujourd'hui, problématique - quand elle vient des noirs. Qu'on le veuille ou non, de ponctuels évènements comme celui-ci tendent à nous démontrer que nous ne sommes toujours pas autorisés à penser par nous-mêmes.
Alors, les administrateurs de la page et fondateurs du site l'ont très bien compris, l'enjeu est bien plus grand et large que leur seul média, dont il est ici question. Pour nous, le point crucial de la problématique repose dans notre capacité à faire notre entendre notre son de cloche et surtout à développer notre point de vue en tant que communauté.
Voilà. Le (gros) mot est dit. Communauté !?! Le communautarisme est le grand reproche qui nous est fait et le principal argument qui nous est systématiquement opposé quand nous voulons exister par nous-mêmes. Or, le même communautarisme tant débattu par les technocrates dans les hautes sphères politiques est une réalité à la fois très hypocritement ignorée mais jalousement protégée par eux-mêmes.
Ce communautarisme est par ailleurs permis/toléré/accordé à pratiquement tous - hommes blancs de plus de 50 ans, francs-maçons, juifs, gays, avocats, médecins, joueurs d'échecs, collectionneurs de timbres, tout le monde ! Sauf les noirs.
Quelle étrange peur pousse donc les tenants de la suprématie blanche à vouloir empêcher l'expression d'une identité exclusivement noire ?
Quel contre-pouvoir si puissant cachons-nous donc pour faire à ce point trembler l'éminemment puissante et prétenduement libertaire FACEBOOK ?
Ce paradoxe qui en plus de nous rappeler que nous ne pouvons exister politiquement qu'aux conditions que notre pensée soit nôtre et que notre voix soit entendue, démontre et confirme s'il le fallait encore que le racisme est dans son essence, une question de pouvoir.